EVERGREEN & KINOKO à l'Intime Festival de Saint-Avertin
Deux jours après avoir vu des gens se pâmer devant la pâleur du disque de Lou Doillon aux Victoires de la Musique, nous voilà dans une salle minuscule face à un duo inconnu, EVERGREEN. Et là on se dit bêtement qu'il suffit d'être déjà une actrice célèbre et une "fille de" pour obtenir en un album assez moyen une consécration nationale.
Dans un genre d'une certaine manière comparable, la "débutante" Sarah a livré un petit set impeccable, avec une voix sûre et un anglais parfait. La guitare de son acolyte est brute de décoffrage, évoquant parfois les Young Marble Giants, même si dans un registre plus folk/blues... On pense aussi de temps en temps à PJ Harvey ou à Isabel Monteiro de Drugstore, la distorsion des guitares en moins.
Osant, pour finir, la casse-gueule reprise de standard, Evergreen s'en tire plus qu'honorablement avec un "Walk on the wild side" aérien et minimaliste, le genre de cover jamais gagnée d'avance. On a une seule hâte : les voir grandir et les revoir jouer plein de fois.
Plus expérimentés, KINOKO impressionnent dès les premières mesures par la sobriété du touché de leur batteur et la force tranquille d'une guitare acoustique de toutes les couleurs. "Le chemin" - c'est le nom de leur album - défile pendant une heure, pendant laquelle on ne se lasse ni des paroles jamais convenues, ni de la voix gracieuse de la chanteuse, ni de la bonne tête de chacun de ces Berrichons qui venaient pour la première fois en Indre-et-Loire. Une belle étoile dans le ciel de la chanson française.